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La Plus Précieuse Des Marchandises
Synopsis :
Tout public
Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne.
Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile.
Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois.
Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train.
Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes.
– Critique :
Il avait pensé ne jamais réaliser de film sur la Shoah. Michel Hazanavicius a changé d’avis après avoir lu La Plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg, paru aux éditions du Seuil. « La puissance émotionnelle extrêmement rare de ce conte offrait tous les éléments pour faire un film. Cela permettait de révéler le meilleur des êtres humains tout en évoquant ce qu’ils ont fait de pire », confie-t-il.
Un couple de bûcherons russes y recueille un bébé jeté d’un « convoi de la mort » par son père déporté. Ce long métrage d’animation découvert à Cannes où il a remporté le prix du Cinéma positif, puis à Annecy, peut séduire toute la famille. Jean-Louis Trintignant, pour sa dernière prestation, Dominique Blanc, Grégory Gadebois et Denis Podalydès apportent leurs talents vocaux à ce film majeur. Alexandre Desplats ajoute à la force du récit avec l’une de ses meilleures partitions.
Une multiplication de talents
Ces talents se sont mis au service d’une histoire d’une simplicité bouleversante. Le réalisateur y rend hommage aux Justes qui ont sauvé des Juifs de la déportation. Son approche délicate confirme que, comme le martèle régulièrement Guillermo Del Toro, l’animation est du cinéma à part entière. « J’ai fait un film. Point, insiste Michel Hazanavicius. Et il se trouve que c’est de l’animation. Comme pour n’importe quel film, j’ai agencé des éléments visuels et sonores pour provoquer des émotions. »
La force qui se dégage de ce récit est intense mais tamisée pour ne pas traumatiser le jeune public. Des dialogues volontairement littéraires et des silences riches en signification font comprendre sans la détailler l’horreur à laquelle échappe la petite héroïne. « Toucher l’indicible par le dessin était une proposition qui permettait d’aborder dignement sa représentation tout en collant à l’imaginaire d’un conte », précise le réalisateur.
Une esthétique remarquable
Michel Hazanavicius, dessinateur talentueux à ses moments perdus, a participé au design du film. Il a aidé à caractériser les personnages et a également contribué à l’élaboration de certains décors. « J’ai un rapport très intime au dessin et je ne pensais pas en faire commerce un jour. Je tiens cependant à préciser que les graphismes du film ont été l’objet d’un travail collectif », commente-t-il modestement. Il signale particulièrement la contribution du directeur de l’animation Julien Grande sur lequel il a pu s’appuyer pour donner vie au livre.
Le réalisateur s’est inspiré de sources diverses pour donner à son film une esthétique originale d’une beauté fracassante. Il a pensé aux premiers films des studios Disney comme Blanche-Neige et les sept nains mais aussi à la peinture du XIXe siècle et aux toiles d’Henri Rivière (1864-1951). Les scènes en pleine nature sauvage tranchent avec l’intimité de héros dont on partage les sentiments. La première incursion de Michel Hazanavicius dans le domaine de l’animation fait de La Plus précieuse des marchandises une réussite majeure tant pour son message humaniste que pour sa beauté visuelle.