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Monolith

Synopsis :

Une journaliste en disgrâce tente de sauver sa carrière en se tournant vers le podcast d’investigation. Tout en essayant de faire la lumière sur un étrange artefact qui pourrait être lié à une conspiration, elle commence à découvrir les mensonges au cœur de sa propre histoire…

Critique :

La forme du huis-clos n’est pas l’exercice le plus aisé, surtout pour un premier film, qui plus est en faisant reposer l’intégralité sur la voix plutôt que l’image. Monolith raconte l’histoire d’une journaliste sur le banc de touche et qui décide d’entreprendre un podcast d’investigation sur une curieuse affaire dont les tabloïds seraient friands : d’étranges briques noires éparpillées sur le globe auraient profondément changé l’existence de leurs possesseurs… De révélation en révélation, la journaliste endosse les habits de l’enquêtrice à la recherche de la clé du mystère.

Des figurants à effacer

Présenté au FEFFS, Monolith est le premier long métrage de Matthew Vesely. En faisant intégralement reposer son intrigue sur une seule et même actrice, Monolith prend aussi le pari risqué de réduire son unité d’action à un même lieu : une élégante résidence, loin des affres de la vie urbaine. Si le dernier Evil Dead choisissait lui aussi la forme du huis-clos dans un unique immeuble confiné avec le même premier rôle, exit la débauche d’hémoglobine pour Lily Sullivan qui troque cette fois-ci la hache pour le micro dans ce long-métrage résolument psychologique.

Monolith

L’histoire se révèle pour son héroïne comme pour l’audience à laquelle le spectateur fait partie malgré lui. Ces interlocuteurs invisibles portent le récit ; pour déceler leurs émotions, seul le timbre de leur voix et le silence après une question indélicate trahissent la véracité ou le mensonge. C’est alors que la journaliste prend note et s’accroche aux maigres indices auxquels se rattacher pour nourrir son programme.

Des faces A, des faces B

Porté par un casting radiophonique efficace, Monolith repose sur la prestation d’acteurs confinés au rang de doubleurs. Seuls les plans serrés sur les lèvres pincées de Lily Sullivan ou ceux sur son regard dubitatif sont autant de signes à décrypter, alors que la conviction de révéler la partie émergée de l’iceberg prend progressivement le dessus. Canular, hybris ou réalité ? Chacune de ces dimensions se regardent et se toisent jusqu’à interroger la rigueur de l’enquête face à l’impasse que constitue l’hypothèse fantastique.

Monolith

Les entretiens croisés se succèdent et, avec eux, la popularité naissante du podcast, qui s’immisce au cœur de l’enquête quitte à interroger le spectateur sur son authenticité. On pense tout particulièrement au jeu du montage qui obère toujours un pan de la réalité, lorsque l’éthique cède devant l’impératif de popularité. La projection d’affaires intimes comme de l’égo sur des hypothèses érigées en postulats au gré de épisodes participe également à troubler les grilles d’analyse. C’est alors le bon sens qui se fracasse sur la réalité du fantastique. L’animatrice est-elle emportée par son propre dispositif ? En installant progressivement une double lecture, Matthew Vesely réussit le tour de force de captiver son spectateur sans artifices et par la seule qualité de son scénario.

Radio killed the radio stars ?

Simple mais jamais simpliste, la démarche parvient à nous emporter un temps. Malheureusement le dénouement renoue avec des codes déjà vus du genre, jusqu’à partiellement effriter ce que le film avait réussi à construire de façon si élégante et originale avant sa conclusion plus classique. Sans pour autant gâcher le film, cet épilogue convenu laissera une pointe de déception à ceux qui s’était laissés emportés par l’ivresse de l’enquête. Il n’aurait pas fallu grand-chose pour transformer l’essai et sortir des sentiers battus. Premier long-métrage toutefois prometteur quant à l’avenir du réalisateur, Monolith est un thriller radiophonique bien ficelé et attendu en salle pour le 17 juillet 2024.

Les bandes-annonces des films de la semaine :